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    La diction du vers

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    La diction du vers Empty La diction du vers

    Message par Admin Lun 8 Juin 2009 - 9:09

    La diction du vers

    La diction est l’ensemble des règles qui régissent le langage parlé.
    La ponctuation orale n’est pas toujours en relation directe avec la ponctuation écrite.

    La ponctuation en vers est soumise au sens, et ne doit jamais être placée après la coupe ou à la fin du vers si elle n’est pas justifiée.

    Le vers français ayant un nombre fixe de syllabes, celles-ci doivent être toutes perceptibles dans l'élocution. Comme la voyelle est le centre de la syllabe, toutes les voyelles constitutives du vers ont le même droit à l'existence dans le phrasé versifié.

    Une phrase, citée à titre d'exemple par Du Marsais, nous servira de point de départ :

    Alexandre vainquit Darius.

    La première des césures qu'il importe de pratiquer, c'est celle qui sépare le sujet du verbe. C'est le suspens d'écoute majeur d'une phrase.

    Nabuchodonosor | conquit Jérusalem.

    Les constituants immédiats de la phrase sont le syntagme nominal (sujet) et le syntagme verbal, lui-même constitué d’un verbe et d’un autre syntagme nominal (objet).

    Qui veut voyager loin | ménage sa monture
    Racine, Les plaideurs.

    Mes seuls gémissements | font retentir les bois.
    Racine, Phèdre.

    Ce monsieur Loyal | porte un air bien déloyal.
    Molière, Tartuffe.

    L'espoir | changea de camp. | le combat | changea d'âme.
    Hugo, L'expiation.

    Que tous ceux qui veulent mourir | lèvent le doigt.
    Rostand, Cyrano de Bergerac.

    Du Marsais propose ensuite une première transformation de sa phrase :

    Alexandre, fils de Philippe et roi de Macédoine, vainquit avec peu de troupe, Darius, roi de Perse, qui était à la tête d’une armée nombreuse.


    Ces sont des éléments annexes qu’il ajoute aux trois principaux termes de la phrase. Il s’agit essentiellement
    - des syntagmes adjectivaux (proposition relative, syntagme prépositionnel, apposition) qui amplifient les syntagmes nominaux,
    - et des syntagmes adverbiaux (proposition circonstancielle, adverbe) qui amplifient le verbe.
    Ces éléments adjoints sont tantôt liés, tantôt césurés selon la présence ou l’absence de mots-ligatures (préposition, pronom relatif)


    La valeur | n’attend point le nombre des années.

    L'ardeur de vain_cre | cède à la peur de mourir.
    Corneille, Le Cid.

    Vous offensez les dieux | auteurs de votre vie ; |
    Vous trahissez l’époux à qui la foi vous lie.

    Racine, Phèdre.

    La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse
    Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse…

    Baudelaire

    Du Marsais signale aussi qu’un sujet peut être multiple, ce qui implique un autre type de transformation :

    La foi, l’espérance et la charité sont trois vertus théologales.
    Dans une pluralisation de termes, les césures sont obligatoires :

    Ses gar_des | son palais | son lit | m’étaient soumis.
    Racine, Britannicus.

    L’attela_ge | suait | soufflait | était rendu
    La Fontaine, Le coche et la mouche.

    Elle trahit mes soins | mes bontés | ma tendresse.
    Molière, L’école des femmes.


    L'ellipse est un autre type de transformation qui consiste à sous-entendre un élément du syntagme :

    Lui céder | c'est ta gloire, | et le vain_cre | ta honte.
    Corneille, Cinna.

    L'un | me rend malheureux, | l'autre | indigne du jour.
    Corneille, Le Cid.

    Je l'adorais | vivant, | et je le pleu_re | mort.
    Corneille, Horace.

    Je l'adorais (quand il était) vivant, | et je le pleure (maintenant qu'il est) mort.


    Enfin la fragmentation d'un syntagme avec déplacement, qu'on appelle généralement inversion, doit toujours être signalée par une ou deux césures.
    Il s'agit souvent d'un syntagme prépositionnel :

    À de moindre faveur | des malheureux | prétendent.
    Racine, Andromaque.

    De vous faire aucun mal | je n'eus jamais dessein.
    Molière, Tartuffe.

    Maître corbeau | sur un ar_bre | perché.
    La Fontaine, Le corbeau et le renard.

    C'est le corbeau qui est perché, et non l'arbre!

    Source déci-euse | en misè_res | féconde.
    Corneille, Polyeucte.

    Ce ne sont pas les misères qui sont fécondes!



    C'est l'inversion, qui, dans l'écriture versifiée, est la plus fréquente. Elle crée une grande diversité rythmique dont la diction doit rendre compte :

    Par mes ambassadeurs | mon cœur | vous fut promis.
    Ce fils | que | de sa flamme | il me laissa pour gage!

    Racine, Andromaque.

    Est-il rien | que | sur moi | cette gloi_re | n'obtienne?
    Corneille, Polyeucte.

    Comme on le voit "les espaces exigés par l'esprit, par les objets, par la respiration, par l'oreille, sont absolument les mêmes dans la prose et dans la poésie." 14 Mais, en vers, la diction se doit de prononcer toutes les syllabes (voyelles) qui en composent la structure métrique.

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