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    Le décompte des syllabes

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    Messages : 100
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    Le décompte des syllabes Empty Le décompte des syllabes

    Message par Admin Lun 8 Juin 2009 - 9:28

    Le décompte des syllabes


    L'unité de mesure du vers français est la syllabe. Le mètre est le nombre de syllabes comptées dans un vers, ce qui détermine le type du vers.
    Comme il faut et il suffit d'une voyelle pour composer une syllabe, nous pouvons dire que notre versification est vocalique.


    Le plus simple est de commencer par des vers alexandrins monosyllabiques, où l'on voit clairement apparaître les douze voyelles qui les composent :

    Je sais ce que je suis et ce que je me dois.
    Corneille, Don Sanche d’Aragon.

    Je sais bien que je fais ce que je ne dois fair(e)
    Ronsard, Les amours de Marie, LIV.


    Comme la voyelle "e" abonde en ces deux exemples, il importe de signaler qu'en fin de vers cette voyelle (-e, -es, -ent) ne compte pas. Elle est dite muette, comme dans le second alexandrin, et la rime est appelée féminine, tandis que dans le premier alexandrin, la rime est appelée masculine. À vrai dire, phonétiquement parlant, et c'est souvent le cas, la rime masculine est, comme ici, vocalique et la rime féminine consonantique. Mais il arrive, cela est plus rare, que ce soit le contraire.

    Je vois trop que vos coeurs n'ont point pour moi de fard.
    Corneille, Cinna.

    Que je ne puis la voir sans voir ce qui me tu(e).
    Corneille, Don Sanche d’Aragon


    C'est là en vérité ce qui crée la diversité orale des rimes.
    À l'intérieur du vers, cette voyelle ne se prononce pas en fin d'un mot si le mot qui suit commence par une voyelle. Le "e" est élidé. En revanche, elle se prononce si le mot qui suit commence par une consonne. Le "e" est compté dans la mesure du vers.

    J'ai rêvé dans la grott(e) où na-ge la sirèn(e).
    Nerval, El desdichado.

    Cet alexandrin contient trois mots de deux syllabes dont la dernière contient cette voyelle "e" qui ne se prononce pas toujours.
    - e élidé devant une voyelle - grott(e) où
    - e prononcé devant une consonne - na-ge la
    - e élidé en fin de vers - sirèn(e)

    Pour être tout à fait complet à propos de cette syllabe singulière, il est des cas où celle-ci se place à la jonction de deux syntagmes, juste avant une césure vocale, ce qui a pour effet d'allonger la syllabe qui précède et de servir à contretemps d'élan de propulsion du syntagme suivant.

    Mada_me | voulez-vous que je vous parle net?

    Molière, Le misanthrope


    On a proposé d'appeler "voyelle blanche" cette "muette qui se prononce", et qui est tantôt linéaire, tantôt à contretemps.
    En voici deux exemples sur la finale de mot "gloire".

    La-gloi-re-d'o-bé-ir | est tout ce qu'on nous laisse.
    Racine, Andromaque.

    Mon sort est accompli; | vo-tre-gloi_re | s'apprête.
    Racine, Bérénice.


    Dans les vers classiques, le "e" s'élide dans les fins de verbes à la troisième personne du pluriel.

    Nos ennemis communs devrai(ent) nous réunir.
    Racine, Andromaque.


    Le "e" est parfois élidé entre une voyelle et une consonne à l'intérieur d'un mot.

    Je ne t'envi(e)rai pas ce beau ti-tre d'honneur.
    Corneille, Le Cid.


    Cependant il en allait différemment au Moyen Âge et au xvie siècle.

    La vi-e que j'avais m'est de douleur ravi(e).
    Garnier, Hippolyte.


    En revanche le "e" s'élidait souvent à l'hémistiche de l'alexandrin. C'est ce qu'on appelle une "césure épique".

    Les pierres précïeus(es) valent mieus d'un chastel.
    Le Roman d'Alexandre I.

    Dans ce dernier exemple le tréma sur l'i de "précieuses" indique une diérèse.

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