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SCENE LITTORALE
(Biarritz)
Le long du promenoir suivant l’océan strict,
Fraiches, la bouche en ris, et la belle insolence,
Les typesses d’été - se gaussant à outrance
Des mâles discoureurs, vont, le cœur sans verdict.
Des couples retrouvés surveillent leurs pioupious
Azimutés – vraiment ! d’écume vespérale,
Qui le pantalon sable et la liquette sale
Prouvent que leurs parents profitent des bisous.
En cercle, des garçons musculeux, torse nu,
Se perdent, parce que... Darbouka sur guitare,
Le groupe ou chante ou cause, ou brasse l’illusoire
Sollicitant du soir un spécial entrevu.
De vieilles gens cannées admirent les lointains,
La houle exceptionnelle et les vagues lubriques...
Et les quelques bambins, tous hypocoristiques,
Et s’enchantent même des soulauds musiciens.
Tout s’allume soudain, de la Vierge au Palais,
Du phare à l’Atalaye ; Et la longue esplanade !
Même la nuit s’éclaire !... ainsi qu’une bavarde
Qui dirait de la côte un paquebot d’excès.
Le cercle se retourne appelé par les cris
Des Juliette arrivant parmi leur rêve imberbe,
Et bientôt tout ce monde étreint sur les grains d’herbe
Partira pour Bordeaux, Toulouse, ou bien Paris.
Les rejetons s’en vont, mains à leurs géniteurs
Avides à leur tour de malpropres voyages;
Et les petites gens aux yeux de bas âges
Elles aussi s’en vont avant d’aller ailleurs.
II
Comme des chevaux noirs sur le sable endormi
Trottent dans mon esprit des fers imperceptibles,
Et ce ne sont les ors fertilisant la nuit
Qui chasseront du soir mes pensées impossibles.
La musique du cercle en mes creux pavillons,
Au son de leur amour, de leur appareillage,
Je voyage d’espoir face à des horizons
A la forte jeunesse et à l’ample corsage.
Suis-je au pied de l’écume ainsi que face à moi ?...
Devant un grand miroir aux rides débordantes ;
Et ce cyclope blond, il semble qu’il me boit,
Penché sur le maelström, les lippes scintillantes.
Le groupe se disperse – Enclos de liberté !
Ne reste plus dans l’air qu’un vent de sérénade ;
Sis sur le littoral, l’annulaire enlisé,
C’est encore et toujours que la vie que me regarde.
(Biarritz)
Le long du promenoir suivant l’océan strict,
Fraiches, la bouche en ris, et la belle insolence,
Les typesses d’été - se gaussant à outrance
Des mâles discoureurs, vont, le cœur sans verdict.
Des couples retrouvés surveillent leurs pioupious
Azimutés – vraiment ! d’écume vespérale,
Qui le pantalon sable et la liquette sale
Prouvent que leurs parents profitent des bisous.
En cercle, des garçons musculeux, torse nu,
Se perdent, parce que... Darbouka sur guitare,
Le groupe ou chante ou cause, ou brasse l’illusoire
Sollicitant du soir un spécial entrevu.
De vieilles gens cannées admirent les lointains,
La houle exceptionnelle et les vagues lubriques...
Et les quelques bambins, tous hypocoristiques,
Et s’enchantent même des soulauds musiciens.
Tout s’allume soudain, de la Vierge au Palais,
Du phare à l’Atalaye ; Et la longue esplanade !
Même la nuit s’éclaire !... ainsi qu’une bavarde
Qui dirait de la côte un paquebot d’excès.
Le cercle se retourne appelé par les cris
Des Juliette arrivant parmi leur rêve imberbe,
Et bientôt tout ce monde étreint sur les grains d’herbe
Partira pour Bordeaux, Toulouse, ou bien Paris.
Les rejetons s’en vont, mains à leurs géniteurs
Avides à leur tour de malpropres voyages;
Et les petites gens aux yeux de bas âges
Elles aussi s’en vont avant d’aller ailleurs.
II
Comme des chevaux noirs sur le sable endormi
Trottent dans mon esprit des fers imperceptibles,
Et ce ne sont les ors fertilisant la nuit
Qui chasseront du soir mes pensées impossibles.
La musique du cercle en mes creux pavillons,
Au son de leur amour, de leur appareillage,
Je voyage d’espoir face à des horizons
A la forte jeunesse et à l’ample corsage.
Suis-je au pied de l’écume ainsi que face à moi ?...
Devant un grand miroir aux rides débordantes ;
Et ce cyclope blond, il semble qu’il me boit,
Penché sur le maelström, les lippes scintillantes.
Le groupe se disperse – Enclos de liberté !
Ne reste plus dans l’air qu’un vent de sérénade ;
Sis sur le littoral, l’annulaire enlisé,
C’est encore et toujours que la vie que me regarde.